Le souffle des dieux : retour aux sources du yoga

D’où viennent les postures de yoga ? C’est après avoir suivi sa femme à un cours de yoga et expérimenté, selon ses propres mots, “une nouvelle fusion du corps et de l’esprit“ que le réalisateur du film, Jan Schmidt-Garre, s’est posé cette question et a entrepris un voyage en Inde.

Sa recherche, racontée dans le film Le souffle des dieux, l’a mené sur les traces de l’une des grandes figures du yoga contemporain : Sri Tirumalai Krishnamacharya. Ce philosophe yogi est né en 1888 à Chitradurga, dans le district indien de Karnataka. Après s’être formé au yoga mais aussi à l’ayurvéda, Krishnamacharya, à la demande du maharaja de Mysore, a ouvert une école dans l’un des palais royal. De retour sur ces lieux, Jean Schmidt-Garre retrouve d’anciens élèves et aussi des films d’époque où l’on voit  le maître enchaîner des postures plus exigeantes les unes que les autres. Des démonstrations de ses élèves ont également été filmées et sont tout aussi fascinantes. La souplesse, la stabilité, la maîtrise et la façon d’habiter les gestes sont réellement impressionnantes.

Deux anciens élèves (et beaux-frères) de Krishnamacharya sont interviewés : Pattabhi Jois (qui est depuis décédé) et BKS Iyengar, tous deux devenus  des “divas” du yoga.  Ils évoquent la sévérité du Maître et leurs débuts difficiles : dans leur jeunesse, en effet, le yoga était méconnu, voire méprisé. Pattabhi Jois assure avoir été le premier à l’apporter aux Etats-Unis…

Trois enfants de Krishnamacharya sont aussi sollicités : Alamelu et Shuba (deux de ses filles) ainsi que T.K. Sry Bhashyam (l’un de ses fils). Etrangement, T.K.V Desikachar, lui aussi fils de Krishnamacharya, et créateur du Yoga Mandiram, important institut d’études et de pratiques du yoga dans la région de Chennaï en Inde, ne figure pas dans ce film… Shubha rappelle que son père ne cessait de répéter que pour faire du yoga, il fallait coordonner le souffle avec le mouvement, sinon ce n’était pas du yoga. Alamelu précise que lorsque l’on respire dans une certaine position, on se concentre sur cette position, sur l’instant présent, cela ramène l’esprit vers le corps et cela aide à être là.

Je n’ai personnellement rien appris que je ne savais déjà sur le yoga mais je me suis vraiment régalé avec les images d’archives. Et ce qui me semble le plus précieux dans ce film, c’est que l’on y voit des hommes faire du yoga… (Le réalisateur se filme même faisant ses débuts dans la pratique !). Alors que rares sont les hommes qui aujourd’hui poussent la porte des cours -espérons que ce souffle des dieux puisse quelque peu faire évoluer les représentations… Afin qu’ils  puissent eux aussi recevoir ce que Krishnamacharya définissait comme “Le plus grand cadeau de l’Inde au monde“.

Nathalie Mlekuz

 

 

 

 

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