L’allaitement : un héritage familial ?

Une vaste étude, menée par des pédiatres de l’hôpital universitaire de Turin et réunissant des informations sur 1871 familles, s’est intéressée à l’impact des antécédents familiaux dans l’allaitement. Selon, cette étude, réalisée entre 2011 et 2013 et présentée par le professeur Jean-Jacques Baudon dans le Journal International de Médecine, plus de 90% des femmes qui ont été allaitées, allaitent à leur tour.

Alors que 98% des femmes interrogées souhaitaient allaiter leur enfant et démarrer cet allaitement à la maternité, 19,1% y renoncent dans la période, souvent compliquée, des deux premières  semaines. Un mois après la naissance, elles ne sont plus que 79,3% à allaiter, 65,9% à trois mois, 48,4% à six mois et 16,22% à un an.

Un mois après la naissance, seules 56,4% des mères n’ayant pas été allaitées nourrissent leur enfant au sein contre 91,1% des mères ayant été allaitées.

Toujours selon cette étude, le taux d’échec des mères non allaitées est cinq fois plus élevé que par les mères allaitées notamment dans la phase de la mise en route.

Un constat qui témoigne des forces de reproduction qui pèse sur chaque personne et de la difficulté pour chaque femme de s’affranchir du modèle donné par sa mère. Allaiter son enfant alors que l’on n’a pas soi-même été allaitée, n’est-ce pas une façon de mettre sa mère en porte à faux ? De la critiquer implicitement ? Et à l’inverse, ne pas allaiter alors que l’on a été allaitée, n’est-ce pas ne pas faire ce que notre mère a su faire pour nous ? Donner moins que ce qu’elle nous a donné ?

Si dans l’absolu, l’allaitement, réalisé dans de bonnes conditions,  a un impact bénéfique considérable tant pour le tout petit que pour la mère, il faut savoir qu’il peut aussi avoir des effets dévastateurs s’il ne correspond pas au choix profond de la femme qui l’accomplit. D’où l’importance d’avoir en tête l’impact de l’héritage familial pour pouvoir réellement se déterminer en son âme et conscience.

D’autre part, forts des résultats de cette recherche, nous pourrions également imaginer un soutien renforcé pour les femmes qui souhaitent allaiter alors que, elles-mêmes ne l’ont pas été.

Nathalie Mlekuz

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