Watsu vient d’une contraction entre water (eau) et shiatsu (technique de massage japonaise).
Des amies, enseignantes de yoga, m’en avaient parlé avec enthousiasme. Elles l’avaient découvert en Inde, à Auroville. Une des femmes enceintes que j’ai accompagnée m’avait appris qu’il y avait la possibilité de vivre cette expérience près de chez moi. Il y a quelques jours, je me suis donc enfin lancée ! Je me suis retrouvée dans un bassin d’eau chaude, accompagnée par Bernadette. Elle a noué deux flotteurs autour de mes jambes, j’ai fermé les yeux et guidée par elle, je me suis laissée porter. J’ai retrouvé le plaisir de l’apesanteur. J’écris « retrouvé » car c’est dans cette apesanteur que nous commençons tous notre vie n’est-ce pas ? Le corps détendu, je n’avais rien à faire, mes jambes flottaient et le haut du corps était soutenu par Bernadette. Elle me faisait glisser, tournoyer, onduler… L’eau m’enveloppait, formant une frontière avec le monde du dehors. Les sons n’étaient pas les mêmes lorsque j’avais les oreilles immergées et lorsqu’elles remontaient à la surface. Le monde aquatique, avec ces sons assourdis, m’a paru d’une très grande quiétude. Je me suis très vite sentie en sécurité grâce aux gestes précis et bienveillants de Bernadette. Je n’avais rien à faire. Je ne faisais rien. Je me laissais bercer. J’étais une poupée chiffon. Faisant corps avec l’eau, je m’imprégnais de sa fluidité. Abandonnée au moment présent, j’accueillais les sensations telles qu’elle se présentaient, le corps glissant dans l’eau ; le contact des orteils parfois avec la paroi du bassin ; les passages du monde feutré du dedans à celui, plus sonore, du dehors ; l’eau affleurant jusqu’aux narines ; les mains de Bernadette me massant et essayant de dénouer ce qui, en moi, en profondeur, résistait encore. Traversée intérieurement par des paysages intensément lumineux, j’étais sans âge. Hors du temps.J’imagine que lorsque l’on est enceinte, l’expérience doit être encore plus intense et que c’est une très belle façon d’approcher le présent du bébé, de le rejoindre un tant soit peu dans sa vie utérine.
C’est certes un petit budget, pas forcément à la portée de toutes, mais si on peut se le permettre ou se le faire offrir, c’est un moment d’une grande richesse qui à sa façon nous relie à l’énergie des origines.
Nathalie Mlekuz