Si je ne donnais pas de cours de yoga pour les femmes enceintes, je n’aurais sans doute jamais été voir ce film de Rémi Bezançon, intitulé Un heureux événement. Conscience professionnelle oblige, je souhaitais découvrir quelle vision le cinéma proposait, en 2011, de la grossesse, de l’accouchement et de la maternité.
Le chemin à parcourir pour sortir des stéréotypes reste immense mais il y a, je crois, tout de même quelques progrès.
A aucun moment, le lien que la mère et le père peuvent créer avec le bébé dès les premiers mois de sa vie utérine n’est évoqué. Tant qu’il n’est pas visible, le bébé n’est toujours pas considéré comme une personne. L’accouchement reste lui aussi présenté comme un moment de torture. Aucune trace de ce que Bernadette de Gasquet évoque dans son livre Bien être et maternité, ce temps entre les contractions, ce « temps de bien être rare, extraordinaire, tout à fait euphorisant et exceptionnel. En effet, il y a un tel passage d’énergie, une telle intensité durant la contraction, que le retour au calme est un moment d’abandon incomparable (…) Combien cherchent (à travers la drogue, l’alcool, la création, les techniques transcendantales, la méditation ou tout simplement l’exploit physique ou l’amour) à parvenir à cet état de dépassement… Alors quel dommage de ne pas le saisir quand il est là, à un niveau si intense »
Ce qui me parait en revanche très bien reflété dans ce film c’est à quel point le monde dans lequel nous vivons ne nous prépare pas à être parents. A quel point aussi cette expérience transforme profondément une femme. A quel point ce contact avec la puissance et la vérité de la vie métamorphose sa relation au monde, aux mots et aux autres.
Le film m’a donné envie de lire le livre. Et donc je vous en reparlerai…
Un heureux événement, un film de Rémi Bezançon avec Louise Bourgoin, Pio Marmaï, Josiane Balasko. Adaptation du roman d’Eliette Abécassis.