La grossesse est un chemin vers l’accueil d’un tout petit. C’est aussi un chemin vers le devenir mère de cet enfant que l’on porte en soi. C’est un chemin forcément personnel et neuf mois ne sont généralement pas de trop pour le parcourir. En ce sens, les cours de yoga prénatal peuvent être commencés dès le tout début de la grossesse. En collectif ou en séances à domicile. Il suffit juste d’en avoir envie, de se sentir disponible et prête à se vivre comme une future mère. Même si, au début, on ne « voit » rien, même si l’on ne sent pas grand chose, l’annonce de la grossesse, la projection vers la date du terme, les images qui se tissent, les questions qui surgissent, entrainent d’ores et déjà des transformations profondes. Et le cours de yoga prénatal propose chaque semaine un espace où l’on peut se mettre à l’écoute de ce qui change en soi, tant sur le plan physique que sur le plan psychique et émotionnel. Un espace où l’on peut ressentir pleinement ce corps de grossesse qui change de jour en jour, et non pas rester sur une idée un peu figée que l’on pourrait se faire de lui en le contemplant depuis l’extérieur.
Les neuf mois de grossesse constituent un passage, une transition pour se donner à soi-même ce que l’on va ensuite offrir à son bébé : de la douceur, de la tendresse, de la bienveillance. Il ne s’agit pas, parce qu’on est enceinte, de tout arrêter, d’avoir peur de bouger, mais mieux vaut tout de même, dès le début, éviter les efforts physiques intenses. Ce qui pour certaines femmes qui ont pris l’habitude, pour faire face aux exigences de la vie parisienne, de faire beaucoup de sport, peut ne pas être simple. Là aussi, le cours de yoga prénatal peut vraiment les aider en leur permettant à la fois de conserver une activité physique, parfaitement adapté au corps de grossesse, et en les invitant à commencer à ralentir.
Car c’est l’un des autres apprentissages requis par la grossesse : le changement de rythme. Les bébés sont lents, extrêmement lents. Et il est indispensable, pour pouvoir communiquer avec eux, de savoir être patients. Il faut pour les comprendre prendre le temps de les observer, de les écouter, de les accueillir dans une grande ouverture d’esprit sans, si possible, plaquer sur eux des idées toutes faites. Rien à voir avec le rythme effréné généralement imposé par la vie professionnelle. Les bébés ont besoin de lenteur et ils ont aussi besoin que nous soyons là, avec eux, disponibles et attentifs. A la différence des adultes, les tous petits n’ont guère la possibilité de s’échapper dans leurs pensées et ils sont de fait, extrêmement sensibles à la qualité de présence de ceux qui les entourent. Ils aiment que nos mains soient vivantes et non posées sur eux de façon mécanique. Ils aiment que quand nous les tenons dans nos bras, nous soyons réceptifs à leur contact et non concentrés sur nos téléphones.
Et c’est aussi l’un des grands apports du yoga : tout au long de la grossesse, le travail postural proposé va permettre d’atténuer bon nombre de tensions (dans les épaules, le dos, les plis de l’aine, le bassin) mais il va également permettre de déployer une certaine stabilité mentale, une belle qualité de conscience et de présence.
Inutile d’avoir déjà pratiqué le yoga pour venir en cours de yoga prénatal. Les débutantes sont les bienvenues et la grossesse est souvent une période idéale pour s’initier au yoga. Grâce à la présence de leur bébé, les femmes enceintes sont naturellement centrées et peuvent facilement s’intérioriser, avançant ainsi à grands pas dans leur pratique.
S’il est recommandé de commencer le yoga prénatal le plus tôt possible, mieux vaut tard que jamais pour celles qui s’y prennent tard ou qui n’ont pas la possibilité de se libérer au début de leur grossesse. Quelques séances de yoga avant l’accouchement sont assurément préférables à pas de yoga du tout.
Nathalie Mlekuz