J’ai assisté ce dimanche à un spectacle, joué par Marien Guillé, intitulé Import export, récit d’un voyage en Inde, au centre Mandapa Une petite salle polyvalente, ouverte aux contes, danses et musiques du monde, située dans le 13ème arrondissement que je ne connaissais pas et que j’ai été ravie de découvrir.
J’ai aussi été touchée et impressionnée par le spectacle de Marien Guillé. Seul sur scène, il nous raconte comment à 26 ans, il a décidé de faire le chemin vers l’Inde, non seulement pour découvrir un pays, comme le ferait une jeune de son âge, mais surtout pour renouer avec une part de son histoire. Marien est en effet le fils d’une française et d’un indien. Il n’a pas connu son père, il a grandi en France, n’est jamais allé en Inde mais ce pays s’est pourtant inscrit en lui., dans sa chair, dans son être.
C’est depuis ce point de vue singulier qu’il nous raconte, dans les moindres détails, son premier contact avec ce pays qu’il porte en lui sans le connaître. L’arrivée à l’aéroport, les marchandages des conducteurs de rickshaw, son désir de marcher sur le bord de la route puis de prendre un train… Les mots sonnent justes, nourris par l’intensité de cette rencontre que l’on pressent autant rêvée que redoutée. L’Inde est là avec son exubérance, sa moiteur, ses couleurs, son chaos… Et Marien se glisse dans ce dépaysement qui rime aussi pour lui avec retrouvailles. Nous le suivons sur les traces de ce père qui avait le même visage, le même regard, le même sourire que lui… Nous faisons connaissance avec sa famille paternelle, Marien joue à la fois l’oncle, la tante et sa cousine. Il nous fait aussi beaucoup rire en incarnant quelques touristes européens rencontrés dans un hôtel haut de gamme…. Un récit qui, au final, nous interpelle profondément sur les liens du sang et ceux du sol.
Nathalie Mlekuz