Pour les femmes enceintes, je propose, au cœur de Paris, dans le premier arrondissement, à l’Institut Français du Yoga deux cours de yoga prénatal: le premier, celui du vendredi, accueille les femmes en début de grossesse, celui du jeudi est réservé aux femmes enceintes de cinq mois.
Pourquoi deux cours de yoga différents pour les femmes enceintes ?
J’ai commencé par créer le cours du vendredi soir. Ce cours était ouvert à toutes les femmes enceintes et je me suis très vite rendue compte que lorsque j’accueillais dans ce cours des femmes en tout début de grossesse et d’autres à quatre semaines de l’accouchement, je ne pouvais répondre aux besoins très différents des unes et des autres. Les femmes en début de grossesse sont confrontées à un corps changeant. Il leur faut l’ apprivoiser pour réaliser, avec leurs sensations, ce que signifient les mots « être enceinte », comprendre qu’un petit être est en train de grandir dans leur ventre… Il est impossible, à ce stade de la grossesse, de les projeter trop concrètement vers le moment de la naissance…. Lorsqu’en revanche, certaines femmes arrivent au cours de yoga à un mois de l’accouchement, parce qu’elles sont enfin en congé maternité et que leur emploi du temps ne leur permettait pas auparavant de libérer du temps pour le yoga, il importe qu’elles se relient, elles aussi, à leur corps mais tout en envisageant, de façon très concrète, la séparation prochaine. Il leur faut préparer la sortie de leur bébé et la rencontre avec lui dans le monde du dehors…
Le cours du vendredi est accessible aux femmes dès le tout début de leur grossesse ?
Oui, dès qu’elles savent qu’elles sont enceintes, elles sont les bienvenues. Le fait de commencer le yoga très tôt, va leur permettre d’accompagner pas à pas leur corps de grossesse et de tisser, dès le début, un lien vivant, sensoriel, avec leur bébé… Elles vont ainsi acquérir au fil des séances une connaissance intime, profonde, de leur corps et une belle conscience de la présence de ce petit être qui grandit en elles. Le yoga est aussi très précieux pour apaiser les douleurs et tensions qui peuvent être traversées pendant les premiers mois.
Peut-on commencer le cours du jeudi sans avoir suivi celui du vendredi ?
Oui, la seule condition pour assister au cours du jeudi est d’être enceinte d’au moins cinq mois. Il est ainsi accessible aux femmes qui sont disponibles en journée et aussi à toutes celles qui démarrent leur congé maternité.Le cours du jeudi est très proche de celui du vendredi, il dure juste un peu plus longtemps, pour permettre aux femmes de se mettre encore davantage au rythme de leur bébé (Les bébés aiment les mamans qui prennent leur temps !). Il invite chaque femme à savourer le temps de grossesse qui lui reste et intègre également une préparation plus importante du périnée, des ischions, des respirations utiles pour l’accouchement, ainsi que des visualisations, lors du yoga nidrâ, de la rencontre avec le bébé, de l’arrivée à la maternité, de l’accouchement… L’objectif étant vraiment de permettre à chaque femme de vivre le plus pleinement, le plus intensément possible ces moments extrêmement précieux.
Est-il possible de poursuivre le cours du vendredi jusqu’au bout de la grossesse, sans passer par le cours du jeudi ?
C’est également possible, cela me paraît juste dommage, car la préparation sera moins complète, mais si une personne n’est pas du tout disponible le jeudi matin, mieux vaut qu’elle continue le cours du vendredi jusqu’au bout plutôt que de l’arrêter en cours de route.
Le cours du vendredi est également ouvert aux femmes qui souhaitent être enceintes mais ne le sont pas encore ?
Il me semble qu’il peut être bénéfique pour une femme qui souhaite être enceinte et qui n’y parvient pas, de se retrouver entourée d’autres femmes enceintes et de vivre une heure de pratique dans cette atmosphère particulière. Cela va forcément mettre en mouvement en elle, des sensations, des pensées, et peut-être aussi des émotions… Et si la femme peut se mettre à l’écoute de ce qui est ainsi remué en elle, cela peut peut-être lever certaines résistances. J’ai aussi en mémoire le récit de Bernadette Esneault Gastineau, enseignante de yoga et auteure de Yoga et enfantement. Elle raconte dans cet ouvrage qu’elle n’arrivait pas à être enceinte et qu’elle avait finalement décidé d’accepter ce qui était…. Cette année-là, les femmes enceintes avaient été nombreuses à suivre ses cours, elle les avait accueillies, s’était laissée touchée par leur beauté et son corps qui, jusque là refusait la grossesse avait changé d’avis !
Je ne garantis rien mais propose juste un espace d’accueil pour les femmes qui sont déjà enceintes dans leur tête mais pas encore dans leur corps… Un chemin à tenter plutôt que de se tourner trop vite vers des techniques médicales éprouvantes et pas toujours efficaces.