Alors que je commençais à donner mes premiers cours, je me rappelle avoir échangé avec un de mes collègues qui, amené à remplir un questionnaire, avait préféré inscrire son activité d’enseignant de yoga, dans la case Culture plutôt que dans celle du Sport. Soit une vision très claire de ce qu’était et n’était pas pour lui le yoga.
C’était une vision personnelle qui lui correspondait. Mais le yoga est sans doute à la croisée des chemins entre sport et culture, comme l’est aussi la danse ou le cirque. Dans le film, Le souffle des dieux, qui retrace l’histoire de Krishnamacharya, yogi éminemment respecté, de jeunes personnes réalisent des postures, toutes plus époustouflantes les unes que les autres, devant un large public. Ce n’est pas le chemin pris, pour l’heure, par l’occident. Même si les magazines illustrent généralement les articles sur le yoga avec des photos privilégiant les acrobaties, les spectacles de yoga n’ont pas encore vu le jour !
Une porte d’entrée vers un yoga plus psychique
Que le yoga puisse être réduit à sa seule dimension physique, c’est une réalité qui va de pair avec la multiplication des cours dans la capitale et plus généralement dans tout le pays. Il est assurément possible de pratiquer le yoga comme un pratique un sport : enchainer les postures (et dans certains cours elles se font même en musique) pour s’assouplir, s’étirer, se muscler , dépasser ses propres limites. C’est l’une des dimensions du yoga et elle n’est pas à dénigrer. Cela peut être une porte d’entrée vers un yoga plus “psychique”
Car ne l’oublions pas, la définition du yoga, donnée dans le livre de base de la philosophie du yoga, Les yoga sutras de Patanjali, est : yoga citta vrtti nirodah, le yoga c’est l’apaisement des mouvements incessants de la conscience. Et grâce à cet apaisement de nos pensées, une autre forme de conscience peut se déployer que le yoga appelle drastuh. Autre forme de conscience qui modifie profondément notre façon d’être au monde, notre appréhension même du monde.
Ni activité sportive, ni activité culturelle, le yoga m’apparait avant tout comme un chemin. Comme peuvent l’être également le sport et la culture. Un chemin que l’on peut toujours approfondir mais que chacun doit défricher par lui-même.
Nathalie
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