La naissance de Céleste

C’est avec beaucoup de joie que je partage avec vous -et avec son autorisation !- le très beau récit de Pauline sur la naissance de sa fille. Pauline avait déjà suivi les cours de yoga prénatal pour son premier enfant, elle est revenue pour sa deuxième grossesse, décidée cette fois à accoucher au Calm (la maison de naissance des Bluets) et si possible sans péridurale. Son texte témoigne de la façon dont peut se dérouler un accouchement lorsqu’il est vécu dans une belle qualité de conscience. Il insiste également sur l’importance de la présence de Nicolas, le compagnon de Pauline. La totale adéquation au moment présent fait qu’il n’y a eu ni peur, ni inquiétude, juste une très grande fluidité.

 

Naissance de Céleste.

Marceau était parti dans le Sud Ouest chez ma Maman depuis le vendredi matin.

Nicolas avait fait une indigestion la nuit du vendredi au samedi, donc il avait été très mal toute la journée du samedi. Nous nous étions dit “pfiou heureusement que le bébé n’est pas arrivé aujourd’hui“. J’avais fait beaucoup de couture dans la journée et nous nous sommes donc couchés tôt le samedi soir.
Vers 8h45 du matin​, j’étais encore dans le lit, et j’ai sentie un petit écoulement, très léger, mais pas habituel. Je me suis levée, rendue compte que le liquide était très clair, mais en toute petite quantité, donc je n’étais pas vraiment sure de moi.

Nicolas dormait toujours, j’ai donc décidé d’attendre un peu, et de vaquer à mes occupations. Puis un peu avant 10h je décide d’appeler la sage-femme de garde pour faire le point avec elle, nous convenons qu’il y a un doute et qu’il faut vérifier, et nous nous mettons d’accord pour nous retrouver au Calm à 13h30 pour faire un monitoring du coeur du bébé et voir ce qu’il en est de la poche des eaux.

​Juste après avoir raccroché, Nicolas se lève et je lui demande comment il se sent et si cela irait si le bébé arrivait aujourd’hui, il me dit qu’il se sent beaucoup mieux et que ce serait une très bonne journée pour l’arrivée du bébé, je lui parle de mon doute sur la fissure de la poche des eaux.

Nous continuons notre vie jusqu’au moment où il faut partir pour le Calm, nous retrouvons la sage-femme, le monitoring est bon, et en effet l’une des membranes est fissurée​, il est très possible que le travail se déclenche donc dans la foulée, et mes analyses sont bonnes, donc nous pouvons attendre 48h avant d’envisager un déclenchement. Elle nous dit aussi que le bébé est bien engagé dans le bassin.
Je repars avec des antibiotiques à prendre vers 21h, si le travail ne s’est pas déclenché d’ici là.

Nous rentrons à la maison, en marchant entre Bastille et chez nous, et je sens bien que la poche des eaux est en train de se rompre plus nettement. Nous passons l’après-midi à la maison, j’essaye de me reposer en me disant que j’aurais besoin de forces une fois que le travail commencera, et vers 18h30-19h, je commence à sentir le début des contractions.

Marceau doit rentrer de weekend à 21h gare Montparnasse, je ne l’ai pas vu depuis 3 jours, j’hésite donc entre le laisser aller dormir chez Maman directement, ou le faire rentrer à la maison avant de partir, je sens bien que je dois prendre une décision, si je veux que le travail se mette en place, et Nicolas et moi décidons de laisser Marceau aller dormir chez ma Maman, et de nous concentrer sur l’arrivée du bébé.

Nous décidons d’aller marcher un peu, et nous allons faire le tour du bassin de la Villette, au début de notre promenade j’arrive à continuer à marcher pendant les contractions, sur le chemin du retour je dois m’arrêter pendant les contractions.

Nicolas s’arrête pour lire un panneau et je continue à avancer, j’ai donc une contractions “toute seule”, et je lui raconte qu’elle est plus dure à gérer, je lui répète que même si il ne se sent pas utile, sa présence est vraiment importante.

Se détendre au maximum entre les contractions

Nous rentrons à la maison vers 20h30, les contractions s’amplifient, nous rappelons la sage-femme, avec laquelle nous convenons que je peux me passer des antibiotiques car je pense que le travail a vraiment démarré.

Anne, la sage-femme qui doit m’accompagner, me dit à quel point il est important d’arriver à se détendre au maximum entre les contractions afin que le travail se mette bien en place (et ne risque pas de s’arrêter lorsque l’on se rendra au Calm), et que cela va aider le col à bien s’ouvrir, et je vais garder cela bien en tête pour toute la suite, qui est un peu plus floue.

Je sais que les contractions ont gagné en intensité et j’essaye de les gérer au mieux, la respiration de la vague va beaucoup m’aider (je lui ai pour certaines contractions trouvée un pouvoir analgésique), visualisation du col qui s’ouvre pendant la contraction, plusieurs passages sous la douche, m’appuyer contre un mur, me suspendre à Nicolas aide beaucoup, et puis ce relâchement entre les contractions, aller vers un maximum de détente du corps et ne pas penser à la suivante.

Tout cela fait son chemin, et vers 22h30, je dis à la sage-femme, que cela a bien bien monté, elle nous dit que l’on va quand on veut au Calm, on décide de rester encore un peu à la maison, mais vers 22h50, je dis à Nicolas que je ne tiendrais pas sans péridurale, et qu’il faut que l’on y aille.

Dans le même temps, lui raconte que j’essaye d’aller plusieurs fois aux toilettes, qu’il se dit que c’est un signe, nous rappelons Anne, et nous décidons de nous rendre au Calm.

Il y avait un très gros orage la nuit du 9 juillet, le gros est passé, mais les rues sont encore très détrempées, Nicolas vient de changer de téléphone, il met un temps fou à avoir un taxi, qui tarde à venir avec la pluie, je suis dans l’ascenseur, suspendue à la barre, puis sous la voûte, j’attends, j’ai vraiment très mal, le taxi finit par arriver, et je monte dedans, j’ai l’impression qu’il avance à une allure d’escargot, je suis assise sur une fesse, et je sens que le bébé pousse, je finis par le dire à Nicolas et là dessus Anne nous rappelle pour nous dire qu’elle est arrivée, Nicolas lui dit, elle dit qu’il faut que l’on demande au taxi de griller les feux.

La place de la Nation n’est pas l’endroit le plus facile pour cela, mais après que nous ayons insisté un peu, le chauffeur accélère un peu, on ne pourra pas lui en vouloir d’avoir bien fait attention avec toute cette pluie!

Trois poussées

Nous arrivons devant la maternité, Anne nous attend avec un fauteuil roulant, qu’elle laisse presque dévaler la rue en pente, Nicolas rattrape le fauteuil et m’installe dedans, Anne récupère tous nos sacs (je suis incapable de faire un gros sac, donc on a toujours plusieurs petits sacs…), et nous courons jusqu’à la salle de naissance du Calm.

Arrivés là, Nicolas m’aide à enlever mes chaussures, je retire mon pantalon, Anne me demande si je veux aller dans le bain, sur le lit, je dis “à ce stade je ne sais plus
Anne demande donc à Nicolas de tirer le matelas, il s’apprête à tirer le matelas du grand lit et comprend qu’il y a un autre matelas sous le lit, je m’installe à 4 pattes, appuyée contre le grand lit, Anne essaye de mettre un capteur pour le cœur du bébé, et comprend rapidement que le bébé est presque là, et nous dit que nous avons fait du super boulot. Nicolas raconte qu’il s’est dit que c’était pour nous encourager, et qu’il pensait que l’on en avait encore pour plusieurs heures.

Et finalement je sens une très grosse poussée, et Céleste était avec nous en 3 poussées.
Je la récupère sur le matelas, nous la couvrons et restons un peu moi à genoux, avec Céleste dans mes bras (je regarde au bout de quelques minutes et c’est une fille…), et Nicolas et Anne autour. Anne ira tout de même regarder l’heure rapidement, et arrivée au Calm 23h38, naissance de Céleste 23h40 (le reçu du taxi indique que nous sommes arrivés devant les Bluets à 23h32).
La sage-femme de support (Clara) arrive quelques instants après la naissance de Céleste.

Puis avec l’aide d’Anne et de Nicolas nous allons nous installer sur le lit, Clara et Anne sont présentes pour vérifier que Céleste et moi allons bien, couper le cordon, faire la délivrance du placenta, et nous surveiller, mais tout cela dans une grande discrétion et sans jamais nous séparer. Céleste prend le sein sans aucun problème très rapidement après sa naissance.

Comme tout va très bien, Anne nous propose de rentrer mais comme ce sera le milieu de la nuit, nous décidons tous de rester au Calm pour la nuit, vers 3h du matin, je prend une douche, et Anne va se coucher. Nicolas et moi dormons un tout petit peu, mais dur de dormir alors que notre famille vient de s’agrandir, nous nous reposons donc tous les 3 dans le grand lit du Calm, avec notre petite fille au milieu de nous.

Le lendemain matin, nous attendons Marceau qui arrive pour nous chercher vers 10h, rencontrer sa petite sœur, et nous sommes de retour tous les 4 à la maison vers 12h, la vie tous les 4 peut commencer.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *