Se rafraîchir les idées…

C’était un peu avant la période des fêtes, lorsqu’il a fait très froid. Je venais de terminer mon cours de yoga pour femmes enceintes à l’IFY (Institut Français du Yoga) et, échangeant quelques mots avec Dominique, également enseignante de yoga à l’Institut, nous avions évoqué ce temps glacial. Je n’ai, pour ma part, aucune réticence à parler du temps qu’il fait, aucun mépris pour ce sujet de conversation, ce “Lieu Commun“ au bon sens du terme qui nous permet d’entrer en contact en douceur et de partager l’effet des variations quotidiennes de température sur nos climats intérieurs. Nous étions donc en train d’évoquer ce froid très vif et Dominique m’a confié qu’il présentait aussi le mérite de Rafraîchir les idées… Cette phrase pour le moins banale, que j’avais sans aucun doute déjà entendu des dizaines de fois, a soudain pris dans sa bouche une coloration particulière -ce que j’explique par le fait que ses mots étaient véritablement incarnés, qu’ils savaient de quoi ils parlaient… C’est l’une des choses que j’aime le plus dans la vie, que des mots, de façon imprévue, suscitent un espace de pensée, une possibilité de perception, encore inexplorés. Une fenêtre s’est ainsi ouverte dans mon esprit me faisant  accéder à une nouvelle façon d’envisager le froid : plutôt que de le vivre dans la crispation (je suis très frileuse et n’aime guère l’hiver) avec mon corps physique, je pouvais tenter de l’accueillir avec mon corps psychique (La taittiriya Upanishad assure que tout corps humain est composé de cinq enveloppes qui, comme les poupées gigognes s’emboitent les uns dans les autres mais qui sont aussi en interaction permanente : le corps physique, le corps de souffle, le corps psychique, le corps de notre nature profonde et le corps de joie).

C’est depuis ce que je m’efforce de faire et ces jours-ci m’offrent assurément l’occasion de beaucoup m’entraîner ! C’est un changement très souterrain et il faut vraiment être relié-e à son corps psychique pour pouvoir le mettre en place. J’ai d’ailleurs remarqué que c’était plus simple pour moi le matin que le soir -en fin de journée, la tendance est toujours à me recroqueviller. Je profite ainsi -lorsque j’y parviens !- du froid pour  rafraichir mes pensées comme on rafraichit la peinture d’une pièce vieillissante. Je laisse mes idées se raviver, se renouveler, s’éclaircir, s’épurer au contact de l’air glacial et de la neige.Et à vrai dire, cela ne marche pas si mal, j’étais hier très inspirée pour commencer à rédiger la présentation du stage d’été que je vais animer avec Jacques Richard, responsable de l’association Ephata, du 14 au 21 juillet prochain, dans la Drôme. Vous jugerez vous-mêmes lorsque je vous en reparlerai !

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